Les réacteurs du futur
Le « grand plan » du CEA : symbiose entre REP et réacteurs à neutrons rapides
En parallèle du déploiement et de l'exploitation des REP, le CEA continue à réfléchir à une possible symbiose entre les REP et des réacteurs dits à neutrons rapides.
Le concept de réacteur à neutrons rapides refroidis au sodium est alors privilégié.
Entre 1967 et 1984 sont mis en service trois réacteurs de cette technologie:
Rapsodie, d'une très faible puissance,
Phénix, réacteur expérimental de 250 MW
Superphénix, démonstrateur industriel de 1200 MW.
Aucun de ces réacteurs n'est exploité à l'heure actuelle. Superphénix est arrêté en 1997, Phénix pour sa part sera exploité jusqu'en 2009.
Nous reviendrons sur le cas particulier des réacteurs à neutrons rapides lorsque nous aborderons la 4ème génération, et lors de l'étude de cas.
Réacteurs de 3ème génération : le projet EPR
Si la grande majorité des réacteurs exploités actuellement dans le monde sont de 2ème génération, des réacteurs de 3ème génération sont aujourd'hui en construction.
Cette génération désigne des réacteurs dits "évolutionnaires" par rapport à ceux de deuxième génération, c'est-à-dire, supposés être davantage perfectionnés en termes de sûreté nucléaire, de rendement, d'utilisation du combustible ou de réduction des déchets. La conception de ces réacteurs a démarré dans les années 1990.
Un des concepts les plus connus de réacteurs de 3ème génération est l'EPR, pour European Pressurized Reactor, dont le constructeur est l'industriel français AREVA.
Ce réacteur est supposé intégrer les leçons des accidents de Three Miles Island et Tchernobyl. Il est conçu pour :
être plus sûr (notamment grâce à 4 systèmes redondants de sécurité et une enveloppe de confinement en bêton plus épaisse),
avoir un meilleur rendement et des performances économiques accrues
avoir une durée d'exploitation plus longue, à savoir 60 au lieu des 40 ans initialement prévus pour les REP.
A l'heure actuelle, 6 projets d'EPR sont planifiés ou en construction dans le monde, 1 en France, 1 en Finlande, 2 en Chine et 2 en Angleterre.
En France, la construction de l'EPR a démarré sur le site de Flamanville en 2007. La mise en service, initialement prévue en 2012, a été reportée plusieurs fois. Elle est pour l'heure annoncée pour fin 2018 au plus tôt. A l'heure actuelle, aucun autre projet de construction d'EPR n'est décidé au niveau politique.
Ce projet EPR met en lumière les nombreux enjeux associés aux installations nucléaires et à leur cycle de vie, sur lesquels nous reviendrons après le quizz.
