Nucléaire civil et nucléaire militaire: des histoires entremêlées
Que retenir de cette vidéo ?
Point remarquable, cette vidéo officielle ne fait mention que des applications médicales et de recherche associées à la construction et l'exploitation de cette pile.
Ce parti-pris est cohérent avec l'image du nucléaire dans le contexte d'après-guerre, les journaux de l'époque faisant du succès « ZOE », pour reprendre les termes de Gabrielle Hecht, « un jalon déterminant dans l'œuvre civilisatrice de la France ».
Pourtant, elle a également une troisième visée, ici laissée sous silence, l'application militaire. En effet, si la pile est présentée comme un producteur de radioélément pour les hôpitaux et les laboratoires, l'exploitation de ZOE permet aux scientifiques d'isoler le premier milligramme de plutonium français.
Ce réacteur expérimental joue ainsi un rôle déterminant dans la validation de l'ensemble des processus techniques pour produire du plutonium, potentiellement utilisable à des fins militaires. Nous voyons donc que dès les débuts du nucléaire, les frontières entre nucléaire civil et militaire restent ténues.